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le blog d'Agnès

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1 février 2010

quelques photos rigolotes

copacabana_mamie_alex trafic_mamie_alex

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15 janvier 2010

quelques photos noël jour de l'an

carte_de_voeux carte_de_voeux2 carte_voeux_1 no_l___pornichet  carte_de_voeux3

15 janvier 2010

Nouveaux livres

sylvia Sylvia (Broché) 

Le bonheur parfait (james Salter)

"La vie méprise le savoir ; elle le force à faire antichambre, à attendre dehors. La passion, l’énergie, les mensonges, voila ce que la vie admire. Néanmoins, on est capable de supporter beaucoup de choses si l’humanité entière vous regarde. Les martyrs sont là pour le prouver.

Nous vivons dans l’attention des autres."

Paru initialement en 1975 sous le titre Light years, ce célèbre roman de James Salter vient de ressortir dans la très jolie collection de la Petite bibliothèque américaine. L’éditeur aura sans doute voulu satisfaire la curiosité rétrospective des fans de l’auteur d’American Express (1995) et, tout récemment, d’Une vie à brûler (1999), son autobiographie.

Un bonheur parfait s’ouvre sur un tableau idyllique, la vie paisible, confortable et élégante d’un jeune couple américain dans les années 70. Lui, Viri, est architecte. Beau, athlétique et sympathique, il se fait confectionner des chemise sur mesure par un tailleur qu’il recommande à ses amis. Elle, Nedra, est une femme grande et belle, emprunte de la dignité des jeunes mamans, inaccessibles aux autres hommes et dotées du charme que confère la maternité. Tous deux vivent dans une maison cossue, à l’écart de la ville, près de New York. Ils s’aiment, pensent être heureux et brûlent une énergie folle à animer leur vie familiale. Les enfants, deux petites filles en avance pour leur âge, vivent un conte de fées peuplé des récits légendaires inventés par leur père, de compagnons multiples (un chien, des chats, des poules, un âne) et des mille petites choses qui font regretter l’enfance (les préparatifs du repas de Noël, entre autres). Pourtant, quelque chose cloche dans cette harmonie de façade qu’envient les amis de la famille. Les mauvaises langues disent de Nedra qu’elle se tient en dehors du monde, égoïste et cynique, juste préoccupée par son confort et celui de ses petits. Viri, lui, attend davantage de la vie. Il veut construire une œuvre qui le fasse entrer dans la postérité, un monument pour lequel on louerait son génie, au-delà de ses seules compétences architecturales. Comblés mais insatisfaits, doués pour la vie mais animés de pulsions morbides, ils vivent en équilibre sur un fil, comme des funambules suspendus au dessus d’un gouffre, concentrés sur leur traversée pour donner le change aux badauds qui les observent. "Leur vie est mystérieuse. Pareille à une forêt. De loin, elle semble posséder une unité, on peut l’embrasser du regard, la décrire, mais, de près, elle commence à se diviser en fragments d’ombre et de lumière, sa densité vous aveugle. A l’intérieur, il n’y a pas de forme, juste une prodigieuse quantité de détails disséminés : sons exotiques, flaques de soleil, feuillage, arbres tombés, petits animaux qui s’enfuient au craquement d’un rameau, insectes, silence, fleurs.
Et toute cette texture solidaire, entremêlée, est une illusion. En réalité, il existe deux sortes de vies, selon la formule de Viri : celle que les gens croient que vous menez, et l’autre. Et c’est l’autre qui pose des problèmes, et que nous désirons ardemment voir".

Petit à petit, James Salter s’ingénie à démonter l’aimable équilibre existentiel qu’il a lui-même construit depuis la scène d’exposition initiale. Un dérèglement subtil s’introduit dans l’élégance feutré de l’âtre visité, au point de remettre en cause la vie elle-même et les conceptions que les personnages peuvent en avoir. Tout commence lorsque Viri se met à tromper sa femme. Il pourrait ne s’agir que d’une banale aventure petit-bourgeois, sans autre conséquence que de faire naître un tabou dans cet univers lisse et propre. Il n’en est rien. Les frustrations des uns et des autres provoquent un emballement du scénario et des comportements individuels. Médusé, transporté de surprises en désillusions, le lecteur assiste à la dégradation progressive des trames psychologiques, sociales et culturelles qui forment la structure de ce bonheur parfait, trop parfait pour être vrai. "Il n’existe pas de vie complète, seulement des fragments. Nous sommes nés pour ne rien avoir, pour que tout file entre nos doigts. Pourtant, cette fuite, ce flux de rencontres, ces luttes, ces rêves ... il faut être une créature non pensante, comme la tortue. Etre résolu, aveugle. Car, tout ce que nous entreprenons, et même ce que nous ne faisons pas, nous empêche d’agir à l’opposé. Les actes détruisent leurs alternatives, c’est cela, le paradoxe. De sorte que la vie est une question de choix – chacun est définitif et sans grandes conséquences, comme le geste de jeter des galets dans la mer. Nous avons eu des enfants, pensa-t-il ; nous ne pourrons jamais être un couple sans enfants. Nous avons été modérés, nous ne saurons jamais ce que c’est que de brûler la chandelle par les deux bouts".

[Editions de l'Olivier]nLe Rêve de la femme du pêcheur d’Hokusai est l’estampe érotique japonaise la plus connue. La plus énigmatique aussi. Union de la femme et de la bête marine. Scène d’hypnose, de sexe, de vigilance animale et de volupté surnaturelle. Patrick Grainville n’aborde pas le sujet par le biais d’une biographie d’Hokusaï et d’une reconstitution de son époque. Il va droit au cœur du motif et raconte l’histoire de ce couple impossible d’amantes : femme et pieuvre.

Au gré des péripéties très concrètes, affleure le sens de cette aventure inédite. C’est d’abord l’évocation réaliste d’une île asiatique, perdue dans la mer où vivent quelques villages de pêcheurs et de paysans au pied d’un volcan enveloppé de rizières… Allan, un naturaliste américain se livre à des recherches mystérieuses dans la forêt tandis qu’un moine géant et truculent passe de la peinture des paysages à celle des corps. Car tout commence par la révélation qui frappe un bel adolescent, voyeur aveuglé par la nudité d’une femme … L’apparition, l’emprise de la pieuvre et de la passion naîtront de ce dévoilement de la beauté interdite et de sa profusion intime et sensuelle.

6 décembre 2009

Réflexions sur l'avantage et désavantage de la solitude

Seule, j'ai des bouffées de bonheur, des bouffées de jeunesse, je me sens d'une disponibilité infinie. Tout est possible. Quand je suis accompagnée, l'attention que je dois apporter à mon compagnon ou ma compagne me distrait du paysage, des autres rencontres possibles. On me dit souvent :"N"as-tu pas envie de partager cette joie ?. Certes, mais trop souvent l'autre vient rabattre mon enthousiasme ou bien ramène du futile, du quotidien et gâche ma disponibilité.

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Je veux bien me mettre en couple, mais il faut que le jeu en vaille la chandelle. L'autre doit m'apporter quelque chose en plus(mais quoi ?) La sécurité matérielle ? Une stimulation intellectuelle, culturelle ou bien une ouverture sur un monde inconnu ? Ou bien une entraide quotidiennne pour conserver une mémoire ou apporter son soutien quand l'autre n'arrive plus à assumer ?

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Il faut être seul pour créer. J'ai toujours eu de cesse que de m'éloigner des êtres, même de ceux que j'aimais, pour avoir la table rase et libre, pour travailler et produire. L'ambigûité de tout cela, c'est qu'en même temps que la présence de la personne aimée s'en va l'idée de produire aussi.

6 décembre 2009

derniers scraps lumières de la ville

new_yorklumi_res_cath_dralef_te_lumi_res_Lyon1 feu_artifice feux_artifice1  f_te_lumi_res_Lyon J'aime me perdre dans les lumières de la nuit.

Je m'y invente de nouvelles solitudes.

De nouvelles vies/

Quand notre monde ne m'intéresse plus.

Quand les hommes sont définitivement prévisibles.

Quand je n'ai plus envie.

De me battre.

Et de supporter l'indifférence.

Les temps changent.

Mais le présent ressemble étrangement au passé.

Viens te cacher dans les lumières avec moi.

Mon ange...

Je t'aime.

Et je te laisse.

Ici. (G Hochedez)

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31 octobre 2009

Auront-ils un prix ?

Résumé du livre

Le jour où Arnold Spitzweg crée son blog, une petite révolution est en marche : l'employé de bureau discret jusqu'à l'effacement cède donc à la modernité mais sans renier ses principes. Sur la toile, à contre-courant du discours ambiant prônant l'activité outrancière, il fait l'éloge de la lenteur et décrit l'inclination naturelle à la paresse. Contre toute attente, les écrits intimes d'Arnold Spitzweg résonnent avec force chez des milliers d'internautes : on le félicite, on le sollicite, on parle de lui à la radio... L'homme anonyme fait l'événement. Comment vivra-t-il cette subite notoriété ?

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Quelque part dans une Amérique du Sud imaginaire, trois femmes d'une même lignée semblent promises au même destin : enfanter une fille et ne pouvoir jamais révéler le nom du père. Elles se nomment Rose, Violette et Vera Candida. Elles sont toutes éprises de liberté mais enclines à la mélancolie, téméraires mais sujettes aux fatalités propres à leur sexe. Parmi elles, seule Vera Candida ose penser qu'un destin, cela se brise. Elle fuit l'île de Vatapuna dès sa quinzième année et part pour Lahomeria, où elle rêve d'une vie sans passé. Un certain Itxaga, journaliste à L'Indépendant, va grandement bouleverser cet espoir.

La Dure Loi du karma, Mo Yan

La Chine vue par un âne. Ximen Nao, un notable, riche propriétaire chinois, grille aux enfers depuis son exécution pendant la Révolution maoïste. Présenté devant le roi des enfers, il clame son innocence. Il a été bon, économe, charitable. Il ne mérite pas ce sort cruel.  Las, le roi des enfers lui répond :  « Ça suffit, Ximen Nao, on le sait que tu es innocent. Sur terre, ils sont nombreux ceux qui mériteraient la mort mais qui ne meurent pas pour autant. » Rendu à la vie, Ximen Nao revient dans sa famille, réincarné en… âne.
La condamnation est-elle méritée ? La question ne se pose même pas. Bon ou méchant, on l’ignore, ce qui est certain c’est que Ximen Nao est drôle.
Pendant cinquante ans, il sera réincarné en boeuf, cochon, chien, singe, toujours près  de sa descendance. Il retrace l’histoire de paysans du canton de Dongbei, de la révolution maoïste à  notre époque. Depuis la mort du propriétaire, les petits sont devenus grands : le gueux d’hier s’avère un communiste arrogant et armé, son serviteur s’est marié avec sa concubine. Dans sa condition d’animal, il enrage, impuissant. De sa gorge, ce ne sont pas les insultes qui sortent, mais des « hi-han ».
Regard décalé, incise, aparté, renversement des valeurs et des situations, apparition d’un personnage homonyme de l’auteur, Mo Yan, aux oeuvres farfelues créent le rythme hilarant de La Dure Loi du karma, où « le ciel n’a pas de règle, l’enfer non plus. »

La Dure Loi du karma,  Mo Yan,  traduit du chinois
par Chantal Chen-Andro, éd. du Seuil, 762 p., 26 euros.

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Résumé du livre

Dans cette fiction, Sara Stridsberg rouvre le dossier de Valerie Solanas, cette féministe radicale qui tente d'assassiner Andy Warhol en 1968, juste après avoir écrit le 'SCUM manifesto', texte dans lequel elle prône la destruction du genre masculin. Dès le début du roman, on entend la voix déterminée de Solanas et on plonge avec elle dans son passé. Apparaissent les souvenirs obsédants de conversations avec les personnages clés de son existence : sa mère, ambiguë et destructrice, le directeur de l'université de psychologie dans laquelle elle est admise, Andy Warhol lui-même et son désir obstiné de faire d'elle une matière pour son art, la psychiatre chargée de son cas après la tentative d'assassinat.

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Quelle est la fonction d’un balai, à quoi sert-il au juste ?
A balayer…. Oui, enfin pas seulement, car imaginez tout ce que vous pouvez faire avec lui, casser une vitre, taper rageusement sur le plafond pour faire taire les voisins et j’en passe.
« La signification d’un objet, n’est ni plus ni moins que sa fonction. Et cetera et cetera et cetera. »
Donc finalement peu importe la dénomination qu’on lui appose, puisqu’il ne prend sens que par rapport à soi-même et à la fonction qu’on lui assigne (et pourquoi pas « ganglion » à la place de « téléphone »)…. Mais le problème se corse bien cruellement quand l’objet ou même la personne, se trouve, incidemment, accidentellement, etc., sans fonction. Perdre sa fonction, c’est perdre son identité et finalement la dénomination qui va avec, se fourvoyer dans le néant, dans le désert.
Or c’est ce qui arrive à l’aïeule de cette histoire, une petite bonne femme qui ne peut vivre que dans une chambre, une quasi serre, maintenue à la température constante de 37 °. Cette vieille et encore verte dame, Lenore, appelée Grand-Mère par sa famille, ancienne élève de Wittgenstein, et par conséquent passionnée par les mots et le langage, disparaît un beau jour de sa maison de retraite sans crier gare, mais surtout en compagnie d’une bonne vingtaine de pensionnaires. Inimaginable. Sa petite fille, également appelée Lenore (et en mal d’identité, mais nous y reviendrons) est aussitôt appelée par le directeur de la maison… Ils se sont bien tous évanouis, évaporés. Etrangement, c’est ce moment précis, ou presque, que choisit la perruche de Lenore (la jeune), le bien nommé Vlad l’Empaleur, pour se mettre à parler, à parler sans s’arrêter, mêlant remarques plus ou moins lubriques et sanctifications diverses.
Parallèlement, les lignes téléphoniques de la maison d’édition « Frequent& Vigourous », dont Lenore tient le standard, se mêlent les pinceaux, toutes les communications de la ville s'y déversant sans crier gare. Il y a un problème dans les tuyaux, un problème de connectique…
Un problème avec les mots…
Les mots, le langage, au centre de tout ce petit monde qui semble presque exploser en morceaux et en vol... .
David Foster Wallace multiplie brillamment les styles, les typographies, les histoires dans l’histoire, les chapitres et les sous-chapitres. Les mots fusent, les points de vue convergent ou divergent, s’enrichissent, se contredisent ou partent dans tous les sens (quelques scènes diaboliquement réjouissantes chez un psy déjanté). Certains personnages n’arrêtent pas de parler, d’autres se taisent (points de suspension dans le dialogue), certains n’arrêtent pas d’écrire mais ne sont jamais publiés par l’éditeur bavard qui de toutes façons parle mais ne publie rien, jamais (éditeur est sa Fonction fictive, en réalité il participe à une manipulation du langage de grande ampleur, initiée par le propre père de Lenore, qui n’en sait rien)... Quant à Vlad l’Empaleur, il devient la star d’une émission religieuse délirante et tout le monde l’écoute quand il ne veut rien dire…
Puissance et la dangerosité des mots qui peuvent aplatir, écraser jusqu’à vous réduire à la minceur d’une feuille de papier, ce que les autres disent de vous…
Cette femme « qui mange des cochonneries, qui grossit et qui écrase son enfant dans son sommeil » « est exactement ce qu’on dit d’elle, pas vrai ? Et on dirait que c’est la même chose pour moi. Grand-Mère dit qu’elle va me montrer comment la vie est faite de mots et de rien d’autre. Grand-Mère dit que les mots peuvent détruire et créer. Tout. » dixit Lenore à son petit ami, l’éditeur stérile, qui compense son impuissance physique par une logorrhée sans fin et une jalousie maladive.
Le livre s’achève au milieu d’une phrase, dont le mot « parole » semble avoir été biffé, effacé.
« Je suis un homme de », de parole ou de paroles ? Ces derniers mots provenant de l’homme bavard et stérile, l’éditeur en question...

Tourner la première page de La fonction du balai, c’est embarquer pour un univers sans pareil, touffu, vivant, où le grotesque le dispute à la tendresse, la lucidité au désarroi. Un univers drôle, fin, intelligent, brillant, triste et tellement perspicace. David Foster Wallace épingle ceux qui l’entourent sans concession mais sans méchanceté, avec toutefois ce constat terrible pour ceux qui viennent au monde infiniment différents, car au final, rien n’y fera. Inutiles les mots ou dénominations qui vous cachent et vous protègent parfois aussi sûrement qu’une écharpe voile une petite grenouille ancrée dans le cou, une différence, un don. Car inévitablement la grenouille se mettra à chanter à un moment ou à un autre et trahira sa présence. Non, décidément non, une grenouille dans le cou, ça ne se fait pas, on ne peut pas vivre et être aimé avec ça.

Rappel : Deux longs extraits
ICI

dave_eggers

L'auteur. Dès son premier livre, Dave Eggers frappait fort : «Une oeuvre déchirante d'un génie renversant» racontait la traversée des Etats-Unis par l'auteur et par son frère, Toph, 8 ans, alors que leurs deux parents venaient de mourir d'un cancer, à cinq semaines d'intervalle. Vrai? Faux?

Ecrit en secret pendant des années, publié en 2000 chez Simon and Schuster, le livre, foisonnant et baroque, annonçait en tout cas les facéties ultérieures d'un écrivain qui accorde rarement d'interviews, a vendu très sérieusement des pots de poussière dans un magasin de Brooklyn, édite une revue littéraire chic et déjantée, «McSweeney's», publie les meilleurs écrivains américains et, hostile aux grands groupes d'édition, s'attache à soutenir la littérature indépendante, quand il ne consacre pas ses soirées à l'animation de quartier (il donne un cours d'écriture aux jeunes défavorisés de San Francisco). Bouillonnant mais sincère, le «Yéti des lettres américaines» (dixit le magazine «Time») n'a en tout cas jamais été, comme son confrère James Frey, pris la main dans la supercherie.

Le livre. Pendant des semaines, Dave Eggers a recueilli le témoignage de Valentino Achak Deng, un émigré soudanais, installé à Atlanta. A l'âge de 8 ans, ce fils d'un épicier prospère doit fuir son village de Mariai Bai, pour échapper aux attaques des milices armées par Khartoum. Ils sont des dizaines de milliers d'enfants à tenter de quitter le pays, traversant désert ou jungle, certains simplement dévorés par des lions sans que les autres puissent intervenir. Valentino, lui, parvient à gagner l'Ethiopie et le Kenya, passe plus de dix ans dans les camps de réfugiés, à Pinyudo, Golkur et Kakuma («pas le pire endroit du continent africain, mais pas loin»). Puis c'est enfin l'Amérique rêvée où il trouve, ironie de l'histoire, un petit boulot dans un club de remise en forme. Un pays qui se révèle, pour la plus grande déception de l'exilé, inhospitalier et cruel à bien des égards, en tout cas aussi dangereux que son Soudan de naissance: c'est ainsi qu'il se fait braquer une nuit par un couple d'Américains qui l'appellent Africa et lui prennent tout, du microondes à la télé en passant par le téléphone portable, non sans l'avoir généreusement passé à tabac.

De cette histoire évidemment poignante, Eggers a su tirer un vrai livre de fiction, un roman vrai qui sait éviter apitoiement et pathos, même si l'empathie de Eggers pour la souffrance de Valentino est perceptible à chaque page. Eggers a choisi de reverser les droits du livre à la Fondation Valentino Achak Deng, qui aide les réfugiés soudanais aux Etats- Unis : on ne saurait donc l'accuser d'avoir, à son tour, pillé la vie de son héros.

D.J.

«Le Grand Quoi», par Dave Eggers,
traduit de l'anglais par Samuel Todd, Gallimard, 628 p., 26 euros.

James Frey, l'imposteur

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C.Helie-Gallimard

Editeur, romancier, Dave Eggers tient aussi une boutique d'articles de piraterie à San Francisco.

Résumé du livre

Brazzaville, fin de la saison sèche 2007. En Afrique équatoriale, il y a deux saisons : la sèche et la mouillée, dite aussi saison des pluies. Et une température unique : 30°. Christophe Parmentier, jeune cadre supérieur d'une compagnie pétrolière française, reconnaît, dans l'Airbus A320 qui l'emmène au Congo, Blandine de Kergalec, ancien officier de la DGSE, rayée des cadres en 1985 à la suite d'un scandale. Il rencontre aussi Bernard Lemaire, historien et conférencier spécialisé dans le conseil aux Présidents africains, et sa compagne, Elena Petrova, Russe installée à Brazzaville travaillant dans l'import-export et mère d'un ado métis : Pouchkine, étudiant en philosophie et peintre abstrait. Tous seront mêlés à un règlement de comptes ultraviolent entre Rwandais : Hutus et Tutsis.

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Venu à Vilnius pour assister à une conférence sur la spoliation des œuvres d’art pendant la seconde guerre mondiale, Henri Berg séjourne dans une modeste pension dont les propriétaires organisent en sous-main un trafic d’enfants abandonnés ou kidnappés qui, en attendant leurs placements, transitent dans l’établissement. Il se lie à la jeune réceptionniste, Laetitia, elle-même sans papiers et à la merci des truands, qui s’occupe des orphelins et conserve méthodiquement une trace de leur passage. En marge de la conférence il retrouve son ami Herbert Morgenstern qui consacre sa vie à tenter d’accepter le drame vécu par son propre père lors de la Shoah : musicien émérite, celui-ci fut, après son internement, contraint de participer à l’organisation méthodique de la spoliation des biens artistiques des familles juives, triés et entreposés entre le Quai de la Gare d’Austerlitz et le musée d’Art moderne, avant d’être expédiés à l’étranger.

La vie des objets et des enfants orphelins fait écho à celle d’Henri comme au destin de son propre père, fils d’une grande famille de banquiers qui l’a brutalement écarté et rejeté. Ces événements invitent le fils à relire son histoire pour sortir enfin d’une servitude imaginaire dont il ignorait jusqu’alors les ressorts. Alors que la conférence s’achève, Letitia, Henri et Herbert se retrouvent pour tenter de mettre un terme à la tragédie vécue par les orphelins de l’hôtel…

testament_cach_

Roseanne McNulty a cent ans ou, du moins, c’est ce qu’elle croit, elle ne sait plus très bien. Elle a passé plus de la moitié de sa vie dans l’institution psychiatrique de Roscommon, où elle écrit en cachette l’histoire de sa jeunesse, lorsqu’elle était encore belle et aimée. L’hôpital est sur le point d’être détruit, et le docteur Grene, son psychiatre, doit évaluer si Roseanne est apte ou non à réintégrer la société. Pour cela, il devra apprendre à la connaître, et revenir sur les raisons obscures de son internement. Au fil de leurs entretiens, et à travers la lecture de leurs journaux respectifs, le lecteur est plongé au cœur de l’histoire secrète de Roseanne, dont il découvrira les terribles intrications avec celle de l’Irlande. À travers le sort tragique de Roseanne et la figure odieuse d’un prêtre zélé, le père Gaunt, Sebastian Barry livre ici dans un style unique et lumineux un roman mystérieux et entêtant.

Livre non prévu dans la liste

yeux_dans_les_arbresAttention : grand choc de lecture. Ce roman est le plus difficile de ses textes à aborder, mais pour moi il est également le plus dense, le plus profond, le plus intense. Il s'agit d'un roman polyphonique : on y entend tour à tour la voix des différentes protagonistes ; mais d'un genre particulièrement original : ce sont les voix des femmes de la même famille, la mère et ses quatre filles.
Toutes les cinq sont entraînées par la volonté du père, pasteur évangéliste, au coeur du Congo des années 60 pour apporter la foi chrétienne au coeur de la jungle. Rien ne les avait préparé à la vie qu'ils allaient mener là-bas. Aux difficultés quotidiennes s'ajoutent la tension politique grandissante d'un pays en crise. Chacune devra trouver sa voie dans le chaos qui s'annonce.
Barbara Kingsolver a réussi un roman grandiose, époustouflant dans ses descriptions de cette Afrique subsaharienne, passionnant dans les tourbillons de la guerre civile, parfois drôle ou poignant, comme toujours. Ici encore, on est touché par l'authenticité de ses personnages. Voici exactement le genre de livre dont on sort nourri.

13 octobre 2009

photos familles bonne maman mayonne etc..

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19 septembre 2009

vacances en Espagne

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28 août 2009

photos familles fianciailles + Agnès babie

bibi_babie St_anth_me19850 voyage_de_noces_des_parents les_soeurs___la_plage les_soeurs_en_vrac 

plage_et_bonne_maman

28 août 2009

livres à lire

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